Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
par L’art du cinéma
Imaginez notre monde au risque de sa disparition sous des nuages de poussières. Imaginez un film catastrophiste où, comme dans Les oiseaux d’Hitchcock, la menace ne soit pas expliquée. Pourtant, imaginez qu’il ne s’agisse pas d’un film-catastrophe, mais d’une saisie sur la question des décisions, des possibles, de la pensée. Saisissement par la musique qui, dès le début, construit en une immense symphonie un opéra-cinéma. Saisissement par l’entrelacement de deux genres, la science-fiction et le mélodrame, qui vont tisser un dialogue entre eux pour mieux renouveler leurs capacités. Saisissement par le temps, car rarement un film aura autant produit une expérimentation du temps comme sujet, offrant un temps actif, consistant, aux spectateurs. Par ces éléments, Interstellar donne à penser réellement ce qu’est le temps des hommes, et établi ce présent sans Dieu que le cinéma, depuis toujours, atteste.