Jia Zhang-ke, Dits et écrits d’un cinéaste chinois, Capricci, 2012.
C’est en 1999, avec Xiao Wu, artisan pickpocket, que le public français découvre Jia Zhang-ke. Huit autres films ont suivi, parmi lesquels The World et Still Life (Lion d’Or à Venise en 2006). Dits et écrits d’un cinéaste chinois est un recueil de textes, d’entretiens et de discours donnés par le cinéaste entre 1996 et 2011. Il est organisé en dix parties, traitant chacune d’un film. Chaque texte reflète la pensée du cinéaste à une époque donnée, offrant ainsi un éclairage immédiat et vivant sur ses œuvres.
Les sujets abordés sont divers et complets : récit des expériences de jeunesse, problèmes survenus lors des tournages, production et distribution des films, réflexions sur l’alcool, le voyage, le piratage… Plus encore, la véritable valeur du livre tient à l’observation pointue et aux critiques virulentes adressées, non sans humour, à la société et au cinéma chinois. Les entretiens accordent également une place de choix à plusieurs figures majeures, notamment les réalisateurs taïwanais Hou Hsiao-Hsien et Tsai Ming-Liang. Ce livre constitue un témoignage unique sur la construction d’une œuvre centrale de notre temps.