O. Hatherley, The Chaplin Machine, Pluto Press, 2016.
Avec un sérieux très universitaire, cet ouvrage étudie les rapports complexes entretenus par l’avant-garde constructiviste soviétique et allemande des années 1920 avec les burlesques américains (Chaplin, Keaton, Harold Lloyd), qu’ils célèbrent comme des figures de « l’inhumanisme » de l’homme nouveau, et avec le taylorisme-fordisme sur lequel veut se calquer l’organisation industrielle de l’URSS. Le livre éclaire une période d’expérimentation peu connue du cinéma soviétique, et ses études de films, encore que quelque peu orientées par un regard politiciste, ne manqueront pas d’intéresser le lecteur. De même, il explicite l’influence du cinéma hollywoodien sur le cinéma soviétique, qui devient, avec l’apparition du parlant, une directive officielle.